dessin de C. Bondeux
L'association "Les Heures Musicales de Saint-Martin de Nolay" vous souhaite la bienvenue.

BULLETIN "LES HEURES BREVES"


Billet du président :

L'année 2012 a été marquée par les travaux de remise en état de l'orgue. Ceux-ci ont permis d'organiser une saison sous la forme d'un Festival. Le public a répondu présent avec pas moins de 350 personnes pour l'ensemble de nos manifestations publiques. Autre grand temps fort de cette année : le voyage "Au pays de Jan Pieterszoon SWEELINCK". Ce bulletin retrace les activités nombreuses de notre association. Comme je l'avais déjà souligné l'an passé, la diversité et le nombre des manifestations font la richesse et le rayonnement de notre association sur Nolay naturellement, mais également bien au delà. Merci à toutes les personnes qui ont œuvré à la réussite de la saison 2012.
Je vous souhaite une bonne fin d'année et vous donne rendez-vous pour l’assemblée générale le vendredi 8 février 2013.
Roland Pelletier


VOYAGE "Au Pays de Jan Pieterszoon SWEELINCK"
8 - 11 mai 2012


Ils partirent à six, ils étaient huit en arrivant au port d’Amsterdam ! Non, ce n’est pas une boutade, ni le plagiat d’un vers célèbre de Corneille mais la réalité de ces quatre jours qui tinrent presque du miracle grâce à une organisation sans faille de nos amis Jan et Marie DIJKEMA. Mais revenons au commencement…

Chaque année Les Heures Musicales De Saint-Martin de Nolay invitent au voyage tous les membres de l’association qui veulent découvrir le patrimoine organistique d’une région. L’année dernière, notre route des orgues a sillonné la Savoie, cette année, le choix s’est porté sur la capitale hollandaise…

Mardi 8 mai
Nous étions six à rouler vers la gare du Creusot dans le petit matin frais, certains dans leur voiture, d’autres se faisant véhiculer par leur épouse dévouée qui repartait aussitôt vers Nolay. Le bar était fermé, le café chaud et les croissants se sont fait attendre jusqu’à l’arrivée du train. Comme ce dernier avait 15 minutes de retard, la correspondance n’a pu se faire à Bruxelles et nous avons découvert les alentours et la gare du Midi pendant près de deux heures.
Que faisions nous dans cette galère ? auraient pu penser les pessimistes, d’autant plus que le voyage avait failli ne pas se faire parce que nous n’étions pas très nombreux… Mais le moral des troupes n’a pas flanché et, malgré les quelques longs trajets à pied faits sous une pluie battante, nous avons été enchantés de notre séjour, car le programme était exceptionnel.
L’hôtel « JUPITER » petit, propre et tranquille est situé à proximité des trams ou autobus qui conduisent au Centre ville ; il est proche du superbe parc VONDEL (48 hectares de style anglais) ouvert au public en 1865 et qui abrite encore le manège hollandais où l’école d’équitation royale exerce son activité au 140 de la Vondelstraat.
A peine les valises déposées nous partons vers l’université libre où M. Harmen TRIMP va nous faire découvrir l’orgue « Couperin » construit en 1973 par J.G KOENIG et restauré en 2004-2005. Cet instrument placé dans une salle de conférence aux parois de béton brut façonné comme des planches de bois laisse comme un sentiment de froideur mais aussi de puissance. Nous avions attendu un long moment dans le hall de l’université car il y avait avant nous une remise de diplômes et il fallait ôter l’écran qui cachait l’orgue et les micros posés çà et là sur la scène. Nous avons eu tout le loisir de voir passer les étudiants et d’observer les lieux. Oh surprise ! Rien n’est dégradé, les jeunes gens ont l’air décontracté, ils sont souriants. Très sympathique vision de la jeunesse hollandaise. L’université est un grand complexe avec des terrains de sport, des locaux d’habitation, des restaurants, de petits commerces et même un hôpital… le tout dans un cadre verdoyant.
Nous avons juste le temps de filer au restaurant the Basket et nous voilà déjà repartis pour « OUDE KERK » (traduisez : la vieille église). Dédiée à Saint Nicolas jusqu’en 1578, date à laquelle elle fut convertie au culte réformé, elle fut construite en 1309 et remaniée par la suite, notamment au XVIème siècle. Philippe le Beau, fils de Marie de Bourgogne, a financé une partie de la construction de cette l’église.
C’est à Christian WINTER qu’il appartenait de nous présenter les quatre des cinq orgues de cette très belle église. Le premier, un orgue-buffet d’une sonorité charmante avait été conçu pour éviter le paiement des taxes sur les orgues. En effet, lorsque les gabelous venaient faire leur contrôle, on fermait les deux portes et l’orgue se transformait en un simple meuble. Le deuxième, un orgue italien de Nicola PUCINI, réalisé en 2010 apporte sa couleur chaude dans ce lieu chargé d’histoire mais les deux orgues qui vont suivre nous laissent dans un vrai moment de bonheur musical. L’orgue du transept construit en 1658 par Hans Wolff SCHONAT (1614-circa1673) et restauré en 1965 par AHREND et BRUNZEMA (deux facteurs d’orgues réputés, l’un hollandais, l’autre allemand, qui travaillèrent ensemble entre 1954 et 1971) nous transportait dans l’excellence de cet âge d’or hollandais. Enfin, cerise sur le gâteau, il fallait encore découvrir le grand orgue. En voici son histoire :
En 1724 les sacristains de la Vieille Église, passèrent commande d’un tout nouvel orgue au facteur d’orgues Hambourgeois Christian VATER, en remplacement de l’ancien. VATER termina l’instrument en 1726, et les experts en furent particulièrement satisfaits : l’orgue était "par excellence, digne d’éloges et absolument parfait". En 1738, les tours commencèrent à s’affaisser. Les réparations exigèrent que l’orgue soit démantelé, et, au terme des travaux, Caspar MÜLLER se vit chargé de le réinstaller. MÜLLER ne se contenta pas de remettre l’instrument en place, il le modifia radicalement. L’orgue de VATER et MÜLLER resta inchangé dans les grandes lignes jusqu’en 1869. C’est alors qu’il fut modernisé par G.F.H. WITTE. La tendance de l’époque penchait pour une sonorité moins aiguë, plus ronde. WITTE modifia le son, mais pratiquement rien de l’ancien matériau ne fut perdu.
Depuis les transformations effectuées par WITTE, l’orgue n’a plus été modifié.
Le buffet de l’orgue est une conception de Jurriaan WESTERMAN. Au-dessus de l’instrument, se trouve l’ancien sceau de la ville d’Amsterdam, sur lequel ont été apposés une « kogge » (voilier marchand) et les armoiries de la ville munies des trois croix de Saint André.

Jan Pieterszoon SWEELINCK
Jan Pieterszoon SWEELINCK (1562 - 1621) représentait la troisième génération de la même famille d’’organistes de la Vieille Église. Il en resta titulaire jusqu’à sa mort. Lorsque SWEELINCK devint célèbre, la Vieille Église était encore catholique. Peu de temps après, en 1578, arriva la Réforme, et l’église devint protestante. SWEELINCK se mit au service du conseil municipal. Désormais, il ne jouerait plus pendant le service religieux mais avant ou après. De plus, la ville lui demanda de jouer une heure plusieurs fois par semaine. On sait que le poète VONDEL fit partie de son vaste auditoire.
Aux environs de 1606, la renommée d’organiste de SWEELINCK lui valut la visite, à Amsterdam, d’élèves polonais, scandinaves, néerlandais, et surtout allemands. SWEELINCK influença toute une génération d’organistes et devint ainsi l’un des plus importants fondateurs de l’école d’organistes allemande. Sans ces élèves, les partitions pour clavier de SWEELINCK seraient tout à fait méconnues. En effet, ceux-ci emmenèrent chez eux des copies de la musique qu’ils avaient étudiées à Amsterdam. Ces documents furent directement déposés dans les bibliothèques et représentent aujourd’hui la seule source des compositions que SWEELINCK écrivit pour l’orgue et le clavecin. En plus des partitions pour instruments à touche, SWEELINCK écrivit un grand nombre de compositions vocales. Elles furent représentées durant son vivant, surtout à Anvers ; SWEELINCK fut enterré dans le déambulatoire de la Vieille Église où pierre tombale porte le numéro 100.
Dans ce lieu prestigieux, Daniel Roy retrouvait le souvenir d’un disque fétiche enregistré sur cet orgue… pouvoir jouer de cet instrument était comme un rêve accompli, un moment magique dans la vie d’un organiste… En prenant le tram n° 1 pour rejoindre notre hôtel, nous étions encore sous le charme de cette visite et Daniel vibrait encore d’émotion.

Mercredi 9 mai
Ayant quartier libre en début de la matinée et profitant du soleil qui nous souriait, certains poussèrent une pointe jusqu’au Vondel Park. A 11H nous étions prêts à partir en deux voitures l’une conduite par Jan et l’autre par son fils pour nous rendre à Zaandam, ville de quelques 100.000 habitants, autrefois banlieue verte d’Amsterdam où Monet avait résidé en 1871 et peint plusieurs paysages de moulins ou de pavillons de thé le long de la rivière Zaan.
Nous nous arrêtons à l’église de la Société Apostolique (église réformée de rite ménonite) où Bas WESTERHOF interprète des pièces de SWEELINCK, MOZART et KELLNER (fils). L’église, construite en bois en 1668, a une sonorité chaleureuse qui convient tout spécialement au jeu des flûtes. L’orgue, construit au 18ème est presque dans sa composition d’origine.
Mais déjà il faut rejoindre l’église Saint Boniface où nous attend, dans la maison paroissiale attenante, un lunch « à la hollandaise » que nous offrent Bas et sa mère. Grand verre de lait, sandwichs de pains aux céréales et café… Bas WESTERHOF, son titulaire, joue pour nous : BACH, HAYDN et BOËLY.
Nous repartons ragaillardis vers l’église suivante à Assendelft…qui est désaffectée mais abrite la Manufacture FLENTROP. Reçus par son directeur adjoint, Eric WINKEL, nous allons découvrir le beau buffet d’un orgue en commande pour une église allemande. Photo interdite mais explications nourries d’exemples pour nous faire comprendre tout le travail minutieux de restauration de l’instrument à partir des éléments (tuyaux) anciens. Les plus courageux grimpent par des échelles vertigineuses vers le sommet de l’instrument, les mélomanes restés à terre admirent ses belles tonalités. Trois petits tours et il est l’heure de revenir à Amsterdam car vers 18h le programme prévoit un tour en bateau dans les canaux et le port.
Le soleil a le bon goût de se souvenir de nous au moment où nous embarquons, si bien que la balade nous fait voir la capitale hollandaise « comme sur les photos » ! Une voix multilingue et pré-enregistrée nous explique que la crise du logement a fait surgir tout le long des canaux des péniches et embarcations de toute taille et de tout confort pour une population en plein essor. C’est un spectacle coloré et vivant. Nous côtoyons les belles maisons des patriciens à façades étroites (d’une largeur de 30 m imposée par les édiles du siècle d’or) ornées de frontons baroques dont les blasons et les pignons expriment seuls la personnalité de leurs propriétaires tandis que l’obligation d’utiliser la brique et la pierre comme seuls matériau donne une remarquable unité à l’architecture. Les canaux sont bordés d’ormes ou de peupliers ; les voitures stationnent le long des rives et les barrières de métal installées pour éviter tout accident n’empêchent cependant pas le repêchage d’une voiture par semaine ! De l’ancien quartier juif, il ne reste que les synagogues que nous ne verrons pas mais nous longerons l’Hôtel de Ville qui a été construit sur l’ancien quartier. Les canaux s’enchaînent, le bateau tourne dans un impressionnant tourbillon, s’arrête pour nous montrer la vue sur une perspective de 7 ponts croisant 7 canaux aux noms tous terminés par « gracht »(cht en néerlandais n’a pas d’équivalent en français mais essayez de vous exercer en prononçant arh’t sans rouler le r si vous voulez être compris…).
Bientôt nous entrons dans l’ancien port, nous croisons un grand voilier et soudain, surgit devant nous la construction en forme de navire d’un musée (le NEMO : le musée scientifique d’Amsterdam) posé sur les fondations du tunnel pour cacher l’entrée de l’autoroute. Créé par l’architecte Renzo PIANO, le bâtiment est aussi une esplanade qui accueille sur sa toiture en terrasse des promeneurs qui ont une vue extraordinaire sur Amsterdam. Encore quelques virages et nous sommes revenus à notre point de départ pour retrouver la terre ferme et un charmant restaurant en bordure d’un canal.
Nous avons ensuite soirée libre… mais avec un bel ensemble nous reprenons la ligne 1 pour rentrer à l’hôtel… nous avons beaucoup marché… il est temps de nous reposer.

Jeudi 10 mai
8H30 ! De bon pied, de bon matin, nous voici à l’arrêt du bus où Marie et Jan nous rejoignent. Nous filons sous une pluie battante jusqu’à Sloten, joli village situé à la limite de la commune d'Amsterdam, tout près du canal de ceinture du polder d’Haarlemmeermer. Nous allons y visiter successivement l’église, puis le moulin.
Dans la Sloterkerk qui est une église protestante, d’une architecture un peu austère et construite en brique avec un curieux clocher de pierre. A l’intérieur, les murs peints de couleur claire diffusent une lumière douce. Des coussins en tissus assorti aux boiseries apportent une touche de confort raffiné dans les stalles. Au mur, des panneaux (composés par notre ami Jan) donnent tous les noms des organistes qui ont été titulaires. De beaux lustres de cuivre rappellent les ors du buffet. L’orgue nous est présenté par son titulaire David SCHLAFFKE. L’instrument construit en 1851 et par Hermanus KNIPCHEER II, modifié en 1934 par VERWEIJS sera restauré en 1980 par LEEFLANG puis en 2006 par FLENTROP. Après avoir écouté avec joie Roland, Daniel et Jan nous nous dirigeons vers le moulin pour une visite guidée.
Ce moulin, qui est le seul moulin d'Amsterdam fonctionnant encore et ouvert au public nous permet de mieux comprendre le rôle des moulins hollandais dans l’économie du pays et notamment dans la création et la consolidation des polders par la régulation des niveaux de l’eau sur les terres.
Un bon déjeuner à la « Lune croissante » en face du moulin va nous permettre d’aborder l’après-midi car la journée va être longue. Nous avons une visite guidée du centre d’Amsterdam avec Adriaan DEURLOO, historien, puis la visite de Nieuwe Kerk de Dam suivie d’ une collation rapide avant le concert que Roland PELLETIER et Daniel ROY vont donner à l’église DE ARK… Il y a soudain pendant la visite des rues un grand moment de lassitude. Les jambes sont lourdes, les pieds endoloris ; mais tout repart allégrement et nous voilà ragaillardis après une petite halte au soleil près de la Nieuwe Kerk. Nous y rejoignent Bernard WINSEMIUS et sa femme. Puis nous entrons dans l’église en passant par la salle du café où nous étions assis ! L’église n’est plus un lieu de culte mais sert aux grands événements : mariages ou enterrements de la famille royale. C’est un lieu imposant avec un plafond en bois en forme de voûte, des grilles d’autel en cuivre, des vitraux émaillés datant du 17ème siècle, une chaire en acajou sculptée impressionnante par les détails du moindre élément et qui dénotent la virtuosité de VINCKENBRINK qui l’a réalisée en 1649. Le buffet de l’orgue date du 17ème. On doit l’instrument à Johannes WOLFGANG. L’orgue sera régulièrement entretenu, modifié au 19ème mais à partir de 1970 l’instrument sera reconstruit par la firme MARCUSSEN pour le remettre tel qu’il était avant la restauration de BÄTZ en 1840. Il sera inauguré le 8 novembre 1981 par l’inoubliable Gustav LEONHARDT.
Chacun de nous s’est installé dans la nef impressionnante soit dans des stalles surélevées construites pour les notables, soit près de l’autel, soit enfin près du buffet de l’orgue pour savourer une musique ample et puissante… moment de sérénité, moment de bonheur… "oh temps suspend ton vol…". Mais non ! Lamartine n’aura pas raison, il faut se hâter pour vivre pleinement le "point d’orgue" de notre voyage, le concert que Daniel ROY et Roland PELLETIER vont donner à l’église « de Ark ». Nos organistes bourguignons, un peu tendus, ont l’estomac noué ; ils dînent presque par obligation avant d’aller répéter sur cet instrument qu’ils ne connaissent pas et dont ils doivent étudier toutes les sonorités pour interpréter leur programme.
L’orgue de FLENTROP est moderne mais sa sonorité est pourtant puissante pour une église qui n’est pas très grande… Nous entendrons d’abord Daniel dans un répertoire qui s’étend du XIVème anglais au XVIIIème allemand puis Roland interprétera une toccata en ré de SWEELINCK suivies d’œuvres de musiciens de différents siècles jusqu’à l’époque moderne en terminant par le Choral Cistercien de Jehan ALAIN. Le programme est très éclectique parfois surprenant mais le public ne s’est pas trompé en applaudissant longuement nos artistes : le concert est très réussi. Et Jan DIJKEMA qui avait présenté les Heures Musicales de Saint-Martin de Nolay, les musiciens, les œuvres interprétées avait su préparer le public pour qu’il accueille la délégation avec beaucoup de chaleur. C’est ainsi que nous avons partagé le verre de l’amitié avant de rentrer fourbus mais heureux à notre hôtel.

Vendredi 11 mai
Pas question de traîner au lit… Les bagages doivent être faits… et à peine la dernière goutte de café est-elle bue que nous filons à la consigne de la gare pour y déposer nos valises. Car nous avons encore deux églises et deux orgues à voir et entendre avant le déjeuner et le concert de 13H à la Westerkerk. La première, Amstelkerk, a été construite en 1670. Au 19ème elle a été transformée, enrichie d’un orgue puis récemment a changé d’affectation pour accueillir les bureaux d’une société de rénovation de la ville. Sa cour, couverte, est utilisée de temps en temps pour des concerts (un grand piano à queue trône au milieu de l’ensemble). Pendant que nos organistes découvrent les claviers, il y a un va et vient constant de gens qui longent les galeries des étages, viennent se servir un café dans une salle intermédiaire ou traversent la cour sans se soucier des sons qui emplissent tout l’espace.
La seconde église dite « De DUIF » (La colombe) est consacrée à St-Wilirbrod. Construite en 1858 sur ce qui avait été une raffinerie de sucre, détruite jusqu’à ses fondations à la suite d’un incendie ravageur c’est une église néo-baroque, sobre mais belle, qui se dresse à côté du canal Prinsengracht. L’orgue est dû au facteur SMITS en 1862 . Entre 2004 et 2006 les sociétés ELBERTSE et FLENTROP ont fait une restauration complète et l’orgue a retrouvé sa disposition originale. Il est particulièrement adapté à la musique romantique.
Nous avons à peine le temps d’écouter son titulaire et nous voilà repartis vers la Westerkerk pour un concert de 13H, donné au profit de la maintenance des orgues… C’est à Geerten van de WETERING que nous devrons d’écouter des œuvres de SWEELINCK, BACH et LANGLAIS…
Édifiée entre 1620 et 1638 sur les plans de Hendrik de KEYSER l’église de l’ouest (Westerkerk) constitue un bon exemple du style Renaissance hollandais et le chef-d’œuvre de son architecte. Son clocher qui s’élève à 85m est surmonté de la couronne impériale accordée à la ville par Maximilien d’Autriche. Les cloches ont été fondues par les nazis (et remplacées depuis) ; elles étaient le seul contact avec le monde extérieur pour la petite Anne FRANCK cachée dans une maison toute proche. En 1669 REMBRANDT fut enterré à la Westerkerk et la reine Beatrix y épousa Claus von AMSBERG en 1966.
Cette église, construite après la Réforme, surprend par son extrême dépouillement. Seuls les panneaux peints par Gérard de LAIRESSE décorant l’orgue principal en atténuent la froideur. C’est à Roelof Barentszn DUYSCHOT que l’on doit la construction en 1686 de l’orgue principal.
Un deuxième orgue se trouve dans le chœur. Il a été construit en 1963 par la Manufacture FLENTROP (grand frère de celui de l'église De Ark) à la demande du pasteur H.A. VISSER (1911-2006) qui souhaitait un orgue plus petit pour accompagner des cantates de BACH.
Nous restons encore un peu dans l’église à la fin du concert, certains pour parler avec l’organiste, d’autres pour visiter l’église où se trouve également une curieuse sculpture due au sculpteur Hans 't MANNETJE qui figure un buisson ardent où chacun peut s’associer quelque soit sa foi en mettant une bougie. Et déjà le tram nous emporte vers la gare où nous attendent nos bagages.. Le soleil brille et nous avons encore le temps de prendre le verre de l’amitié au bord de l’eau avant de prendre congé de Jan et Marie… un ban bourguignon s’impose pour les remercier et hop nous sommes dans le train de retour. A la gare du Nord à Paris nous devons prendre l’autobus. Jean-Guy Monnot distribue des tickets et s’aperçoit qu’il a été dépouillé de son portefeuille… vivent les grandes villes! (heureusement il le retrouvera quelques jours après, délesté des espèces qu’il contenait).
A notre arrivée au Creusot nous sommes heureux de retrouver notre terre bourguignonne et d’avoir vécu ces quatre jours inoubliables. 
Anne-Marie De Maigret




Aucun commentaire: